Le Hara est un centre énergétique situé 3 ou 4 doigts sous le nombril et à l'intérieur du ventre.
Les pratiques japonaises y font souvent référence, que se soit dans les arts martiaux ou la pratique du zen.
Porter
son intention dans cette région de notre corps nous place dans
l'attention juste : centré, enraciné, en contact avec notre essence
profonde et ouvert aux autres et à la grâce divine.
Cela permet également d'avoir une grande stabilité aussi bien physique, qu'émotionnelle et spirituelle.
Voici quelques citations de l'excellent livre de Karlfried Graf Dürckheim : "Hara Centre vital de l'homme" :
«
L'homme qui possède le Hara a retrouvé le chemin de son centre originel
et est capable d'en témoigner. Cela correspond à un état particulier
qui concerne la personne toute entière, état dans lequel l'opposition
corps-âme n'existe plus. »
« C'est en effet dans un comportement
qui ne met pas l'accent sur le moi que se manifeste la présence d'un
hara solidement ancré. "
« Celui qui a acquis la maîtrise du hara
peut garder son calme dans n'importe quelle circonstance, même face à
la mort. (…) Celui qui possède le hara voit le monde sous un autre
angle. Il l'accepte comme il est et, bien que ce monde soit toujours
différent de ce qu'il souhaiterait, il sent toujours une harmonie
mystérieuse entre lui et ce dernier."
« L'ennemi le plus tenace
que l'on rencontre lorsque l'on entreprend d'acquérir la force du centre
vital est donc le Moi ambitieux qui empêche la parfaite manifestation
du savoir-faire. Ce n'est qu'après avoir réussi à éliminer les
interférences du Moi que l'on obtiendra un résultat parfait, fruit d'une
maturité intérieure. A partir de ce moment là, la fixation rationnelle
n'est plus indispensable, la volonté se tait, le cœur s'apaise, et
l'homme, heureux et sûr de lui, accomplit l’œuvre sans effort,
naturellement, comme si, en fait, il n'intervenait pas. Ce n'est plus
lui qui vise la cible, ''on'' vise pour lui – ''on'', c'est à dire la
force jaillissant du centre vital. »
« Le Hara est le centre du
corps humain, mais le corps est plus qu'un simple objet
bio-physiologique. C'est pourquoi le Hara est également le centre
spirituel dans la mesure où le corps est l'enveloppe naturelle de
l'esprit. »
« Le corps humain, dans son attitude, n'est rien
d'autre que l'expression d'un état de la personne entière. Il en est de
même du centre de gravité : bien qu'il puisse être localisé dans une
région déterminée du corps, il exprime un état de la personne entière
qui se reflète dans son comportement tant physique tant que
psycho-spirituel à travers le corps et à travers l'âme. Le centre de
gravité est donc l'expression non seulement du corps et de l'âme, mais
d'une troisième réalité : l'homme dans sa totalité, conforme à son être
et adapté au monde.
Le Hara – le vrai centre – est la condition
préalable, l'expression et le témoignage de la forme de vie de l'homme
qui, dans la totalité de son être, entretient un rapport juste avec le
ciel et la terre, avec le monde et avec lui-même. »
« La
conscience centrée sur le Moi, le cœur lié au Moi, la nature limitée par
le Moi, tout doit se fondre et être abandonné durant la descente vers
le bas, avant que l'homme puisse entreprendre le pèlerinage vers la
vraie lumière. Tout cela revient à dire que l'homme doit déplacer son
centre de gravité du haut vers le bas (…) Seul le mouvement qui permet
au Moi crispé de se dissoudre dans le Centre-Terre Maternel peut amener
une renaissance. »
« Le Hara a toujours deux aspects. D'une part,
il confère à celui qui le possède une force particulière lui permettant
de maîtriser la vie en ce monde. Et d'autre part, la présence de cette
force témoigne que l'homme a établi le contact avec les forces
surnaturelles de son être essentiel. (…) Seul le Hara permet vraiment à
l'homme de pleinement réaliser le véritable sens de la vie, c'est à dire
de manifester l'Être dans l'existence. »
« C'est seulement en
étant ancré dans le Hara que l'on peut se libérer de la domination du
Moi dont les objectifs : sécurité, possession, valeur aux yeux d'autrui
et puissance, cachent les objectifs de l'Être. Chez l'homme
s'identifiant encore au Moi, le centre n'est pas situé au milieu du
corps, dans le bassin, mais plus haut, dans la région tête – poitrine –
cœur. »
«
Le Hara ouvre l'accès à l'Être. Il en va ainsi de l'homme qui a préparé
en lui-même le terrain permettant la ''juste montée'' des forces
spirituelles et la réception, par ailleurs, de tout ce qui lui est donné
''d'en haut''. »
« Si le mouvement vers le bas (…) s'accomplit
comme il faut, il est automatiquement suivit d'un autre mouvement :
celui d'un développement, d'une croissance vers le haut. On sent la
force qui vient du bassin monter dans le dos, puis dans tout le corps.
Cela engendre une libération de la partie supérieure du corps et la
personne toute entière à l'impression de se trouver ''élevée''. »
«
Ce que l'on ressent au niveau de la nuque et des épaules dépend
étroitement de la façon dont on se tient, bien ''ancré'' dans le bassin
ou non. Et cela a une importance non seulement sur le plan physique mais
également sur le plan psychique. (…) la manière dont l'homme se tient
(…) révèle, par exemple, s'il s'engage de façon exagérée ou si, au
contraire, il est capable de prendre les choses comme elles viennent. »
«
Le premier don du Hara est une meilleure stabilité et une plus grande
force de réalisation et d'affirmation et le deuxième est la ''forme
vraie'' propre à l'homme. (…) Le troisième don : une plus grande
réceptivité à la transparence. En effet, l'exercice vise en définitive à
établir le contact avec le ''tout autre'', c'est à dire la réalité
transcendante. »
« Plus l'homme est ancré dans le Hara, plus il lui est facile d'être présent dans le hic et nunc (ici et maintenant). »
«
Le Hara rétablit l'unité de l'homme avec lui-même. Sur le plan
corporel, cela signifie que celui-ci ne vit pas constamment en
contradiction avec les pulsions élémentaires qui veulent s'exprimer,
qu'il n'est pas sans cesse placé devant l'alternative de se livrer à
elles ou de les refouler. Le Hara nous ouvre pour ainsi dire un
''espace'' entièrement nouveau dans lequel toutes les tensions
accumulées en l'homme vont se fondre sans être obligées de se décharger à
l'extérieur. Ce qui, sans le Hara, ne peut se libérer qu'en éclatant,
(…) peut être ''déchargé'' dans un mystérieux ''espace intérieur'' et y
est transformé en une force qui vient potentialiser l'ensemble des
forces de la personne. Le Hara confère ainsi à l'homme un pouvoir
légitime sur sa sexualité. Seule la sexualité telle que le Moi la
conçoit, c'est-à-dire limitée à une certaine forme de satisfaction,
engendre cette tension insupportable qui doit être réprimée ou vécue.
Pour celui qui possède le hara, il existe une troisième possibilité : se
libérer de cette tension en ouvrant une ''porte intérieure''. (…) Alors
la tension stérile disparaît et la force accumulée prend une
signification créatrice. »
« La sensation étrange d'être
libéré dans le haut du corps, donc dans la région qui correspond au
domaine du Moi, devient très nette dès que l'homme parvient à
''descendre'' dans le centre vital. »
« Le Hara (…) rend stable,
clairvoyant, précis et efficace dans toute action. (…) Grâce au Hara, il
est capable d'accepter chaque situation telle qu'elle est, sans
nécessairement devoir l'approuver, mais sans la rejeter non plus. Le
Hara permet de prendre avec calme ce dont le Moi se serait
automatiquement défendu. (…) Celui qui a le Hara peut endurer des
souffrances physiques qui seraient sinon intolérables. ; les offenses
n'ont pas de prise sur lui, les réactions impulsives sont facilement
évitées, mais, lorsqu'il le faut, il sait réagir, sans écouter son Moi
peureux. La fausse sensibilité, même à l'égard des autres, disparaît.
(…) Tant que l'homme est enraciné dans le Hara, il supporte le froid et
la chaleur ; il ne contracte ni refroidissement ni maladies
contagieuses. Celui qui a le Hara peut également traverser des
situations dangereuses sans en être dérangé. »
« Au fur et à
mesure que l'homme s'enracine dans le Hara, il sent naître en lui une
force qui n'est pas celle que l'on a, mais celle sur laquelle tout notre
être repose, celle que l'on est manifestement au fond de son être. »
«
Le Hara (…) donne accès au bonheur et aux bienfaits d'un amour pour
ainsi dire cosmique, qui est impersonnel, différent de l'amour ressenti
par une personne à l'égard d'une autre personne. Cette expérience d'une
forme d'amour à la fois génératrice de force, pleine de sens et non
égocentrique, que le Hara permet de vivre et dont nous venons de parler,
le débutant ne la vivra que sous la forme d'une grâce passagère. Sa
réalité, le pouvoir régénérateur de la vie et l'action transformatrice
du Hara sur l'homme, il ne les connaîtra que s'il s'exerce
régulièrement, fidèlement, à la pratique de la Voie. »
« Seule le Hara permet un contact permanent avec l'Être. »
« Il n'y a, en fait, que la pensée dualiste du Moi qui distingue l'âme du corps. »
« Le Hara est le lieu où apparaît l'unité de la vie originelle. »
Voir aussi : Exercices pour développer son Hara
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